DIGIPHALES (1990)

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ensemble : Les DIGIPHALES (1990)

Avec la photographie, on est directement confronté à la notion d’échelle, c’est-à-dire à ce que doit être la taille finale de l’image par rapport à celle de l’objet photographié. Pas si simple ! Une minuscule vignette peut se lire comme une focalisation quasi hypnotique et donc sembler infiniment grande, alors qu’un gigantesque tirage peut révéler un pathos vaniteux qui ramène le sujet à la condition de nain.
Pour les  » Digiphales « , en  pensant à quelques sites mégalithiques et cosmiques, j’ai tenté de résoudre ce paradoxe en inversant le rapport des échelles entre  l’objet et l’image. J’ai imaginé de photographier un ensemble de 10 doigts blessés pour les transformer ensuite en 10 sortes de menhirs de 2 mètres de haut. Comme de la vielle roche, mes tirages se devaient d’être sombres et graniteux . Une solarisation et des virages en gouttelettes firent l’affaire.
Comment les disposer, les montrer ? Comme des dalles noires, érigées à même le sol, en un demi-cercle de 15 mètres pour permettre au spectateur une déambulation quasi touristique avec, peut être, un regard vers le haut, là où pointent mes doigts-menhirs.

10 éléments 200 x 100 cm. Avec inversion par solarisation et triples virages. Epreuves au Chlorobromure d’argent. Marouflés sur aluminium.

In photography, one is directly confronted with the notion of scale, what size the final image should be compared to the subject that has been photographed. It’s not that simple! one tiny vignette can be read as an almost hypnotic focalisation and therefore seem to be infinitely vast, while a gigantic print can reveal a vainglorious pathos that brings the subject down to dwarf-like proportions.
For my Digiphales, bearing in mind megalithic and cosmic sites, I tried to resolve this paradox by inverting the scale ratio between the subject and the image. I imagined photographing ten wounded fingers and then transforming them into ten menhir-like objects two metres high. Like ancient rock, my prints were to be sombre and stony. Solarisation and toning by droplets did the job.
The next question was: how to arrange them, how to exhibit them? Like black slabs they jut out of the soil in a semicircle of 15 metres, allowing spectators to walk around them like tourists, perhaps gazing upwards to where my finger-menhirs are pointing.

10 elements 200 x 100 cm. Inversion by solarisation and triple toning. Silver chlorobromide prints.